Accusations de malversations financières : l’ex-président mauritanien Abdel Aziz muet face aux enquêteurs

L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz n’a toujours pas quitté les locaux de la Sûreté nationale, cinq jours après sa convocation par les services de police chargés de la répression des crimes économiques.

Les policiers souhaitent entendre l’ex-chef de l’État sur des présumées malversations financières durant sa décennie au pouvoir entre 2008 et 2019.

Ces malversations ont été révélées par une commission d’enquête parlementaire dans un rapport rendu public le lundi 27 juillet et transmis à la justice le mercredi 5 août après sa validation par l’Assemblée nationale. Mais Mohamed Ould Abdel Aziz refuse de répondre aux questions des enquêteurs.

Refus de communiquer

Mohamed Ould Abdel Aziz brandit son immunité d’ancien président de la République pour justifier son refus de communiquer avec les enquêteurs. Selon ses avocats qui ont rapporté ses propos, l’ex-chef de l’État qualifie d’illégale sa convocation à la Sûreté nationale.

L’ancien président a reçu ce jeudi un groupe d’avocats français venu renforcer sa défense. Les avocats soutiennent leur client dans sa stratégie de silence. « Juridiquement, si vous considérez que la convocation est irrégulière, tous les actes subséquents qui en résultent, le placement en garde à vue, les interrogatoires, la rétention sont totalement irréguliers c’est pour ça que nous n’hésitons pas aujourd’hui à parler d’une détention totalement illégale qui s’apparente à une séquestration », témoigne Maitre David Rajjou du barreau de Brest.

Les avocats français ont rencontré leur client durant une heure et demie. « Il est détenu depuis bientôt cinq jours dans une petite pièce dans des conditions de températures inacceptables », détaille Maitre David Rajjou qui revient sur les conditions de détention de l’ancien président mauritanien.

Selon le parquet mauritanien, tous les droits de l’ex-chef de l’État sont respectés. Il reçoit ses conseils juridiques et les membres de sa famille.

Salem Mejbour (Nouakchott / Rfi)