Au Cameroun, élections régionales « dans le calme » malgré un mort (gouvernement)

(Tract) – Les élections régionales de dimanche au Cameroun se sont déroulées « dans le calme », malgré les menaces des groupes séparatistes et l’assassinat d’un conseiller municipal en zone anglophone, a assuré mardi le gouvernement.

Dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des groupes sécessionnistes affrontent l’armée depuis près de quatre ans. Le conflit a fait plus de 3.000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.

Les élections se sont déroulées « sur toute l’étendue du territoire national dans le calme et la transparence », a affirmé le gouvernement dans un communiqué, déplorant toutefois l’« assassinat » par des séparatistes d’un conseiller municipal de la commune de Widikum, dans le Nord-Ouest.

La victime, appartenant au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti du président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, « avait pris part au vote dimanche » avant d’être « abattue par des Amba-boys », nom attribué aux combattants sécessionnistes, a indiqué sous couvert d’anonymat un membre du RDPC.

Les premiers résultats de ces élections ont commencé à être publiés mardi, d’autres sont annoncés pour mercredi. Sans surprise, le RDPC est pressenti pour être le grand vainqueur puisque les conseillers municipaux qui élisent le plus de représentants dans ces nouvelles assemblées régionales sont très majoritairement issus du parti au pouvoir.

En outre, le scrutin a été boycotté par les deux principaux partis d’opposition: le Social Democratic Front (SDF) et le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, l’opposant numéro 1 à M. Biya, emprisonné 9 mois sans jugement en 2019 et en résidence surveillée depuis deux mois et demi.

Le régime a présenté ces premières élections régionales, pourtant prévues dès la Constitution de 1996, comme « historiques » pour achever la décentralisation et régler la crise anglophone.

Ces Conseils régionaux, oubliés depuis 1996, avaient été remis au goût du jour lors d’un Grand dialogue national convoqué en 2019 par Paul Biya, après d’intenses pressions internationales pour mettre fin au conflit en zone anglophone.

En tout, quelque 24.000 grands électeurs, des conseillers municipaux ainsi que des chefs traditionnels, étaient amenés à voter dans ce scrutin indirect pour désigner 900 conseillers régionaux, 90 pour chacune des 10 régions.

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