AccueilL'Eco des SavanesBien mal acquis: des Sénégalais débusqués au Canada

Bien mal acquis: des Sénégalais débusqués au Canada

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Sherpa et la Coalition biens mal acquis du Canada réactivent la «filière africaine du Québec». Les deux organisations ont saisi jeudi la Gendarmerie royale du Canada pour l’ouverture d’une enquête contre les familles Bongo, Sassou Nguesso, Déby et des personnalités de l’ancien régime. Sans doute, les investissements de Me Madické Niang et Mamadou Pouye pourraient intéresser les enquêteurs.

Le dossier confié à Gendarmerie royale du Canada

Revoilà la traque des biens mal acquis. Non pas celle de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), mais l’ouverture d’une enquête réclamée conjointement par Sherpa et la Coalition biens mal acquis du Canada sur les biens mal acquis et le blanchiment d’argent au Canada. «L’association Sherpa informe avoir ce jour (jeudi 1er mars) demandé à la Gendarmerie royale du Canada qu’une enquête soit diligentée sur les conditions d’acquisition d’un patrimoine immobilier considérable sur le territoire canadien par différents dignitaires africains et leurs proches, dont certains sont mis en cause dans des procédures judiciaires en France», lit-on sur le site asso-sherpa.org. Interrogé par Rfi hier, Me William Bourdon déclare : «Les soupçons sont sur les membres de la famille Bongo (Gabon), Sassou Nguesso (Congo Brazzaville), le clan autour de Idriss Déby (Tchad), des personnalités qui ont pu occuper des fonctions officielles ou officieuses il y a quelques années au Sénégal.»Mais qui sont ces Sénégalais ? Pour l’heure, point de noms, mais on ne peut occulter le cas Madické Niang et Mamadou Pouye qui avait d’ailleurs fait l’objet d’un article du site canadien tvanouvelles.ca dans ce sens en juin 2017, intitulé «Sénégal : des fidèles du Président honnis à Montréal». Dans cet article, il est indiqué que l’actuel président du groupe parlementaire Liberté et démocratie a investi «dans des pied-à-terre (appartements occupés occasionnellement) à Montréal» dans le centre-ville. Dans un graphique, l’auteur écrivait que «Madické Niang a acheté son premier condo de la tour de 20 étages, rue Jean-d’Estrées en 2006. Un investissement de 261 676 dollars (plus de 130 millions FCfa), sans hypothèque dont la valeur en 2017 était de 288 000 dollars (plus de 140 millions FCfa). Puis dans le même centre-ville de Montréal, un investissement de 272 550 dollars (plus de 136 millions FCfa) en 2008 avec une hypothèque de 175 500 dollars (plus de 87 millions Cfa) dont la valeur en 2017 était de 306 500 dollars (plus de 153 millions FCfa)». L’article de tvanouvelles.ca indiquait aussi que deux semaines après la défaite de Wade en 2012, «une compagnie à numéro que contrôlent (Mamadou) Pouye et sa femme achetait un condo (appartement) dans Outremont, pour 470 mille $ $ (plus de 235 millions FCfa), taxes comprises, sans hypothèque». C’est le même Pouye qui était poursuivi en même temps que Karim Wade dans le dossier de la Crei.

«On les soupçonne d’avoir profité de leurs positions pour favoriser leur enrichissement personnel» Sur cette «filière africaine au Québec», William Bourdon, président-fondateur de Sherpa, expli­que sur Rfi les raisons de cette nouvelle enquête demandée : «On les soupçonne – et c’est la procédure des biens mal acquis – d’avoir, par des procédés divers, plus ou moins sophistiqués, profité et abusé des positions qui étaient les leurs – officielles ou officieuses – pour, au prix d’un certain nombre d’infractions financières dont les résultats sont toujours des opérations de blanchiment d’argent, favoriser leur enrichissement personnel, notamment par l’acquisition de biens, immeubles par leur pays, leur capitale, loin des yeux, loin du juge local, à Montréal ou dans tous les cas au Québec ou dans d’autres régions du Canada. En la matière, il n’y a pas une plainte au monde qui ait été déposée avec des preuves scientifiques parce que, par définition, la corruption est une infraction secrète et une doctrine de la jurisprudence internationale qui considère que c’est une obligation d’enquêter, même si la preuve n’est pas rapportée de façon parfaite. Ce qui est essentiel, c’est qu’ils apportent un minimum de présomptions de l’existence du financement illicite de ce patrimoine et ces présomptions, elles sont aujourd’hui largement sur la table.»

Avec Le Quotidien

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