[ Caricatures ] À Dakar, des milliers de manifestants ce samedi, l’effigie de Macron brûlée, le gouvernement Sall silencieux

Le Sénégal, pays à 95 % musulman, réagit dans la continuité des manifestations et vagues d’indignations qui ont essaimé dans le monde islamo-arabe et afro- musulman depuis quelques semaines, suite à la republication des caricatures du prophète Muhammad par le journal satirique (indépendant du gouvernement français) Charlie Hebdo). « Touche pas à mon prophète », « Respect au prophète ». Autant de slogans inscrits sur les pancartes ou t-shirt des manifestants. Ce samedi 7 novembre, en début d’après-midi, il y avait des milliers de manifestants à la Place de la Nation (ex-Place de l’Obélisque), dans le quartier de Colobane. Alors que le monde attendait impatiemment la défaite du bigot Donald Trump dans la présidentielle américaine, associations musulmanes et aussi dites de la société civile ont mobilisé contre la supposée « islamophobie d’État » de la France et de son président Emmanuel Macron. L’effigie de Macron a été brûlée. Ces organisations « exigent » du gouvernement sénégalais et du président Sall une condamnation officielle des « caricatures ». Une voie dans laquelle ne les suivra pas Macky Sall, resté prudemment silencieux, aussi bien sur les caricatures que sur les meurtres commis par des islamistes en France, dont celui du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, égorgé par un réfugié tchétchène de 18 ans à la sortie du collège où il enseignait. Le jour du Maouloud, le 31 octobre dernier, date célébrant la naissance du prophète de l’islam, un dignitaire religieux de la principale confrérie musulmane du pays ( les Tidianes), n’a pas hésité à déclarer publiquement que « caricaturer le prophète est une forme de terrorisme plus accru que d’égorger une personne » (sic).

Une manifestation pour les mêmes motifs de colère contre la supposée « islamophobie de Macron » a eu lieu à Thiès et à Thiadiaye, ce samedi.

Néné Bâ

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