(Tract)- Après une trêve d’un an, à cause de la Covid-19, le Sénégal va célébrer la Fête de la musique le 21 juin prochain. Partout, de Dakar aux régions en passant par les banlieues de la capitale (Pikine, Guédiawaye, Parcelles assainies, Keur Massar) entre autres, cette soirée va être rythmée avec une diversité musicale.
Le comité d’organisation de la Fête de la musique qui a fait face à la presse, hier, au Centre culturel Blaise Senghor de Dakar pour décliner la programmation de l’événement, a renseigné que la grande scène officielle va se tenir à la Place de la Nation avec une pléiade d’artistes pour tous les genres musicaux. Il y aura du mbalax avec Wally Seck, Titi, Ousmane Seck, El Hadji Keïta, de la musique traditionnelle avec l’Orchestre National, l’Ensemble Lyrique Sorano, Fulgence Gackou, du slam avec Kader Kara. Il y aura aussi du rap avec Ngaaka Blindé, Samba Peuzi, Mamy Victory, mais également de la salsa avec Alias Diallo et du reggae avec Iba Guèye Massar, entre autres.
Mais a tenu à souligner le Comité d’organisation, la manifestation ne sera pas que musique, ça sera le lieu de rendre à César ce qui est à César. Puisqu’il est prévu une série d’hommages qui va toucher toute la chaine de valeur de l’industrie musicale, notamment, selon le chargé de programmation, Moustapha Goudiaby, 5 ténors qui ont fait les beaux jours de la musique sénégalaise : Il y aura à titre posthume Thione Ballago Seck. Ensuite le fondateur de Lemzo Diamono, Lamine Faye, qui a eu à conceptualiser cette musique, à travers ses compositions, l’arrangement. Un autre icone, c’est le premier manager de Youssou Ndour et actuel manager d’Assane Ndiaye et qui a eu aussi à coacher Alioune Kassé : il s’agit Latyre Diouf. Moustapha Thiam fait partie des pionniers techniciens au Sénégal qui a formé beaucoup d’autres techniciens qui sont sur le marché de la musique. Et enfin le rappeur Xuman, connu pour l’engagement de ses textes, le producteur, dénicheur de talent, «c’est un artiste qui accroche par son physique et son texte. Qu’on aime ou pas, c’est un grand monsieur du rap», dit M. Goudiaby qui ajoute que le choix n’était pas facile, c’était une grande liste avant d’en arriver à ce short-list.
Pour sa part, Ousmane Faye, le président du comité d’organisation renseigne qu’au-delà de l’expression artistique, il y aura des réflexions autour de la relance du secteur de la culture. D’où le thème retenu cette année sur la formation, la qualification, les finances. «Mais pas financement en termes de subvention, mais d’appui économique. Sur ce, il faut rentrer dans un cadre professionnel, c’est à-dire travailler, cotiser, payer des impôts, pour que demain quand on vote les budgets que la culture soit prise en compte. Si nous ne créons pas une économie, nous ne pouvons pas compter. C’est la loi de la nature, si on ne rapporte rien à la communauté, on n’est pas cité, c’est ça le challenge», déclare-t-il.
La Directrice des Arts, Khoudia Diagne, est revenue sur le problème de la fiscalité avec un document qui a été remis au chef de l’Etat. «Nous avons espoir qu’il va bien regarder ce document et très bientôt, nous irons vers un financement de cet élan de relance étalé sur 3 ans. Et si on arrive à financer cela, beaucoup de problèmes de la Culture vont être réglés. Ce qui nous plombe, c’est le manque de structuration. On a des gens très talentueux, créatifs, mais si derrière on n’a pas cette structuration, cette professionnalisation, il sera très difficile d’apporter une valeur ajoutée économiquement. Alors que dans le PSE, l’axe 1 donc la culture doit pouvoir participer à l’économie», dit-elle.
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