Dossier 2020 : « Tops et flops : Qui aura 20/20 en 2020 ? Favoris, non-partants, outsiders et tocards » (Par Damel Mor Macoumba Seck)

Prospective et perspectives. Pour l’année 2020, notre analyste – laser passe en revue les personnages publics et événements qui seront à l’honneur ou sur la sellette. Notations quasi financières pour les chevaux sur lesquels il faudra miser et ceux sur lesquels il ne faudra pas mettre un kopeck, si on veut arriver entier à la fin de l’année 2020. Revue de détail.

  1. Le GUN (Gouvernement d’Union Nationale) : favori, le GUN l’est.

Macky Sall, qui s’est déprimaturé prématurément en se débarrassant, à la surprise générale, du poste de Premier ministre, comme pour mieux réclamer siennes les futures réalisations de son dernier ( ?) salltennat, ne pourra pas longtemps gouverner sans bouclier institutionnel, pour les quatre années de mandat qui lui restent. Et ce bouclier institutionnel, qui ne manquera pas d’être accouché par le dialogue national et politique actuellement en cours sous l’égide de l’équanime Famara « Big Fam » Sagna, ce sera le Gouvernement d’Union Nationale, qui ne manquera pas d’en sortir aux forceps. On attend ce GUN pour 2020, si jamais les locales se tiennent durant cette année à venir. Sinon, ce sera apr-s les locales, « prévues au plus tard en mars 2021 », selon le premier des flics Aly Ngouille Ndiaye.

Le GUN nous permet de parler :

2.Des entrants à ce futur gouvernement de majorité présidentielle élastique (GMPE): favoris ou outsiders pour entrer au futur GUN de Macky Sall.

Nous voyons et votons des nouveaux porte-flingues de l’actuelle majorité BBY et d’autres d’en dehors, qui arriveront autour de ta table du conseil des Ministres pour rajeunir l’image d’un président Macky Sall menacé de péremption dès sa réélection en février dernier, tant on a publiquement supputé déjà, dans son camp-même, sur sa (non ?) candidature en 2024. Parmi eux :

  • Le lisse Manar Sall, actuellement acteur économique privé opérant dans le pétrole. (Incidemment ?) époux de l’ex Mme Youssou Ndour, notre amie Mami Camara. Il fallait bien qu’on fasse un peu de peopolitique en mentionnant son statut marital. Manar, ministre du Pétrole et des Energies ? L’actuel titulaire Mouhamadou Makhtar Cissé, tout ex- enfant de troupe qu’il est, est bien à la peine et ne tient plus ses troupes électrogènes, sur la sellette qu’il est. L’augmentation du prix de l’électricité devra bien se faire payer par l’immolation d’un bouc-émissaire : Makhtar Cissé, qui a accepté les nominations les plus sacabreuses depuis 2012, passant de ministre à DG pour redevenir ministre, est formaté pour accepter de l’eêtre sans murmure, ni protestation. Manar Sall est en tout cas l’objet d’une enquête de moralité.

 

  • Le rameur Lansana Gagny Sakho, actuel DG de l’ONAS, qui s’escrime depuis des années à se polir une image de ministrable, pourrait finir ministré. A la dernière présidentielle, il a créé un mouvement de soutien à son patron Macky Sall et attend un retour d’ascenseur, à un étage plus élevé que celui de directeur de société publique.

 

  • Un gros poisson à aller pêcher pour Macky Sall, suite à son rapprochement avec les patrons du privé que sont des PAPistes (partisans du PAP, le Parti Au Pouvoir): c’est Abdourahmane Diouf, anciennement porte-parole du candidat de Rewmi à la présidentielle de 2019. Qui a plaqué la politique pour aller être directeur exécutif du club des investisseurs. Mais il garde le virus de la politique en lui et pourrait se laisser tenter, pour un GUN qui a besoin d’ouverture aux (ex) opposants patentés.

 

  • La pankk Aissata Tall Sall, en future- porte parole de ce GUN et ministre de la Justice. En voilà qui aurait de la gueule. Pour le moment, elle est dans le sas de décompression (et de décontamination) en tant qu’envoyé spéciale du chef de l’Etat. Le deuil de ses partisans, qui voyaient en elle la pasionaria qui n’irait pas à la soupe Bennobookyaakarienne, étant achevé, il est temps de la pousser aux premiers rôles , où elle ne manquera pas d’exceller

 

  • Les Wadaillons, haillons (ou médaillons de Wade) qui couvrent désormais les arrières du vieux père Laye Wade aux troupes dégarnies. Les Wadaillons veulent retourner ou entrer au gouvernement de la République. N’en déplaise à Doudou Wade, l’ex-instituteur qui, fort de son statut de neveu de Père Laye Wade, répète que « le PDS n’est pas concerné par le dialogue national ». Au rang des Wadaillons, il faudra aussi compter deux qui ne peuvent pas se passer de Wade père, bien qu’ils aient été chassés du PDS comme des malpropres : le Daganois Oumar « Suxxali PDS » Sarr et le professionnel du porte-parolat politique qu’est Babacar Gaye.

3. Il y a aussi ceux qui ne rentreront certainement pas (ou plus) de sitôt au gouvernement, fut-il un GUN (et même, surtout si c’est un GUN) :

Mbaye « Diooy » Ndiaye, le saule pleureur sérère des Parcelles, éphémère ministre de l’Intérieur qui ne sait ni retenir ses larmes en public, ni surveiller les fréquentations thiantaconnes de son fils.

– Yakham Codou Ndèné « Beugg Tésseunté » Mbaye : No comment sur son cas. Ou bien si : il a été secrétaire d’Etat, atteignant ainsi son seuil d’incompétence. Cas social de la Première Dame, il faut bien pour le président Macky Sall continuer de le recevoir dans son domicile privé. Yakham (« Yakham-a-dit » ?) restera au Soleil à gérer les querelles de borne-fontaines auxquelles personne ne l’a envoyé.

Aliou Sall alias Monsieur Frère Big Brother: il a pollué le début du second salltennat, avec ses émanations pétrolifères dévoilées par la BBC. Le président a assez payé de sa personne pour le défendre, en cette circosntance. En pure perte, car Big Brother Aliou a bien été obligé la chargé qu’il détenait par décret présidentiel. Il ne sera pas sur un autre décret du président avant bien longtemps.

-Idrissa Seck, désormais Pape du Nopi. Cela va sans dire. Il ne ralliera aucun GUN.

Souleymane Ndèné Ndiaye, expert en bourdes de toutes sortes et gorge-profonde propice à livrer des secrets d’Etat sur la place publique, et dont on se demande encore comment il a pu être nommé Premier ministre du Sénégal un jour (con fraternité d’avocats ? ). Il gagne à être cantonné au poste ou il est le moins nuisible : celui de PCA.

4. Les Locales, « reportées au plus tard à mars 2012 ») : non- partant, objet électoral introuvable.

On peut tout de même jauger et préjuger des chances des uns et des autres de devenir maire de ville.

  • Dakar : Abdoulaye Diouf Sarr est outsider, avec la note de 11 :20 ; il a le soutien présumé de la communauté lébou. Moustapha Cissé Lo est classé en tocard avec 6/20). Khalifa Ababacar Sall, le simple professeur des collèges en histoire-géographie, comme la perfidement rappelé la notification de grâce présidentielle de Macky Sall, peut être considéré comme (bien) placé, avec la note de 12/20.
  • Saint-Louis : Mansour Faye est favori, avec 13/20, même si il le problème des ordures de la Venise du nord du Sénégal sur les bras. Cheikh Bamba Dieye est classé non partant, avec 3/20.
  • Ziguinchor : Le favori, avec 15/20 ; est le Pastefois Ousmane Sonko, avec dans son équipe de conseillers municipaux, certainement Yankhoba Diémé, employé de la Bicis à Dakar. Non partant avec un zéro pointé : Atepa. Tocard : Abdoulaye Baldé, l’homme qui a ramené Robert Bourgi dans l’entourage présidentiel, avec 9/20.
  • Guédiawaye : Aliou Sall est en favori. Tout pestiféré qu’il est, il sera reconduit édile et deals. Il a maillé cette banlieue dont il contrôle et stipendie les associations, dont beaucoup sont des regroupements d’Halpulars. Monsieur Frère a fait le bon move en démissionnant de la Caisse des Dépôts et Consignations pour mieux s’agripper à son poste électif, dans lequel il est légitime malgré ses casseroles enduites de pétrole. 13/20, avec blâme.  Conservera-t-il la tête de l’association des Maires du Sénégal ? Le poste ne devrait pas être remis en jeu avent l’organisation effective des locales, en 2020 ou plus vraisemblablement, en 2021).
  • Kaolack : Mimi Touré n’y gagnera pas. 3/20 pour la parachutée de Kaolack, prétendante à riens moins que le dauphinat de sa Mackyesté Sall.

5. Le nouveau permis de conduire biométrique : en favori de 2020, et maverick qui emboutira bien d’automobilistes, avec le sourire des policiers et gendarmes (à part pour ce qui est du (seul ?) incorruptible policier Amoul Yaakar).

Le (défaut de) permis biométrique sera l’occasion de beaucoup de contraventions (et, osons le dire ? De circulation de billets de mille FCFA ou Ecos échangés entre automobilistes et flics préposés à la circulation). Après le premier report au 31 décembre 2019, on attend que sa Mansuétude Macky Sall décide d’un nouveau report au 1er avril 2020. Vous y avez cru ? Poisson d’avril.

6. La fête de l’indépendance de 2020 : en favori. 60 ans, ça se fête dignement !

Le 4 avril 2020, le Sénégal souverain devient sexagénaire. Et de plus en plus sexy ? En tout cas, la Joloffie suscite toutes les concupiscences et a de quoi pavoisier : barils de pétrole en vue pour l’année suivante, gaz naturel, TER qui roulera bientôt (et n’a pas manqué de nous souhaiter une bonne fête de Noel en 2018 : « baala nga souhaiter dara, khaana nga daw toutti ? » ), BRT (Bus Rapid Transit) en chemin, qui va déchirer les artères de la capitale et compenser Des déplacés pour 15 milliards de FCFA

7. L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire : (Etérnel bal des) tocards.

En décembre, tous les 4 ou 5 ans, les politiciens ivoiriens ont le don de foutre le boxon. La fin 2019 n’y aura pas échappé. Ceci annonce une montée constante du thermomètre en Eburnie, jusqu’à la présidentielle d’octobre 2020. Les politiques ivoiriens ont la têtutesse de l’animal emblème de leur pays : l’éléphant. Aussi, les mammouths de l’ère glaciaire politique, sous les feux de la harangue depuis 40 ans, prétendent tous à nouveau prétendre à la magistrature suprême, après avoir déjà occupé le fauteuil présidentiel. Un jeu de chaises musicales qui a fini de nous épuiser (Gbagbo avec Ouattara contre Bédié, Ouattara avec Bédié contre Gbagbo, Gbagbo avec Bédié contre Ouattara…). On n’a jamais su d’ailleurs quelle logique préside aux alliances politiques en Côte d’Ivoire. Les éléphanteaux du maquis ne sont pas en reste, à ce bal des hypocrites boutefeux : Soro transformé en Zorro par le pouvoir d’Abidjan, se réconcilie avec Blé Goudé, après que les deux failli bruler le pays, en deux camps opposés. Le ministre de la défense Hamet Bakayoko qui ne pipe mot mais n’en pense pas moins. Chez Bédié, Jean-Louis Billon qui piaffe. Le PM Amadou Gon Coulibaly qui s’y voit déjà, mais sait que de la coupe aux lèvres il y a loin et joue collectif tout seul. Mamadou Koulibaly, l’autoproclamé « Lider » conseillé par une Suisso-Camerounaise qui a été expulsée pour avoir tenu les mêmes propos « séditieux » que son candidat contre le futur-ex-FCFA. On peut prédire une chose : si Ouattara se représente en octobre 2020, ce sera à nouveau la guerre civile en Côte d’Ivoire. Au propre ou au figuré.

8. Le portefeuille sur votre mobile : toujours en favori, encore cette année 2020 à venir.

Avec les codes marchands qui arrivent dans tous les commerces et le déplafonnement du montant d’argent que vous pouvez avoir sur votre mobile, votre téléphone devient un compte d’épargne, un porte-monnaie électronique et un compte courant sans les agios souvent incompréhensibles appliqués par les banques de brique et de mortier.

9. Les législatives en Guinée : Tocards électoraux bis.

Celui qui finira bien par être un jour président de la Guinée, Cellou Dalein Diallo, fait dans le bras de fer et boycottera les législatives de 2020. Il lui faudrait apprendre le judo politique et en délaisser le karaté, pour arriver à ses fins. Face à un pro fesseur, Alpha Condé, dont il est de plus en plus évident qu’il se représentera pour un troisième mandat. Simplement pour barrer la route au candidat peulh, les peulhs étant assimilés par le reste des Guinéens aux Juifs sous l’Allemagne nazie.

10. L’Eco : l’afro-euro qui remplacera en juillet le FCFA est un outsider.

Beaucoup de questions avant de miser sur lui : dévaluation ou pas ? Dévalisation ou pas ?  Combien cela coûtera de fabriquer la masse monétaire des 15 500 milliards en billets de banque et en menue monnaie pour remplacer le FCFA par l’Eco, dans les huit pays de l’UEMOA ? Qui paiera pour cela ? Comment se comporteront les Ouestafs d’ici juillet en ce qui concerne les dépenses non nécessaires ? Tout cela préjuge, de l’avis de Tract, d’une dévaluation avant fin 2020, après la mise en circulation de l’Eco en juillet.

11. Le mouvement Y En A marre : tocard désormais, et has-been.

Les Y en Marristes sont dépassés sur leur flanc gauche et ringardisés par tous ces contestataires en bande qui créent leur propre mouvement ou sont un mouvement à eux seuls : Guy Marius Sagna and co, les Ño Lankk, Ño bañ, Afriktivistes, etcétéra, etcététract.

12. Trot attelé : vénérables mamies et vieux papys ​pour qui il faut prier que Dieu leur prête encore longue vie et capacité de puissance (capacité de nuisance pour certains?) en 2020 :

  • L’ancêtre Abdoulaye Wade, 94 ans hors TVA en 2020, qui attend le GUN (Gouvernement d’Union Nationale) de Macky Sall, voie vers l’amnistie de Karim Wade. Lequel pourra dès lors se lancer dans la longue précampagne pour la présidentielle de 2024. Si tant est il que le taaw de Viviane Vert Wade ne préfère pas retourner dans le business commissionné et compter les liards et milliards  comme Monsieur Frère Aliou Sall.
  • Le Battling PAN Moustapha Niasse, 81 ans en 2020. Malgré son triple pontage coronarien, il est bien décidé à garder la présidence de la législature au moins jusque 2022. Quand on est milliardaire, seuls les honneurs protocolaires nous touchent encore.  Il a une porte de sortie réservée dans la cour de l’Assemblée nationale et un ascenseur dédié. Macky Sall lui a refusé le gyrophare sur sa voiture de fonction.
  • Le Pro fesseur Alpha Condé, toujours prompt à faire gazer ses opposants dans la rue, avant de recevoir avec un plaisir non dissimulé leur chef  Cellou Dalein Diallo, pour lui accorder une accolade et une tape dans le dos, en murmurant in petto : « Accroche-toi Diallo Politik : c’est la loi du genre, j’ai été moi-même opposant pendant 40 ans ».
  • L’immarcescible Ahmadou Makhtar Mbow, bien nonagénaire, qui attendra pour 2020 l’inauguration de l’université qui porte son nom à Diamniadio. Cela le consolera de ses conclusions d’assises nationales refusées par Macky Sall, qui avait indiqué à Papy Mbow ne pas avoir confié au CNRI le mandat de proposer une nouvelle Constitution.
  • Le jovial doyen Famara « Big Fam » Ibrahima Sagna, en passe de réussir là ou le vieux Mbow aura échoué : faire accepter à Macky Sall les conclusions des assises nationales présidentielles qu’est le dialogue national. Conclusions attendues pour mars 2020.
  • L’intondable Germaine Acogny. La danseuse de l’ex-Mudra Afrique de Maurice Béjart continue de faire des arabesques sur scène. Elle a perdu son son école de danse à Touba Dialaw, faute de subventionneurs. Mais elle s’accroche.
  • La vernaculaire Aminata Sow Fall, dont la plume de romancière entêtée n’a d’égale que son accent de wolofophone du terroir. En 2020, elle s’obstinera à défendre la primauté du Bic pour écrire des romans, alors que tous les écrivains sont passés au traitement de texte sur Word.
  • Mère-bi Annette Mbaye D’Erneville : prétendument la première femme journaliste du Sénégal. Ce que Tract conteste. Mais sans doute la plus charmante des premières journalistes du Sénégal. Elle reste une figure tutélaire des arts, de feu le féminisme sénégalais et du journalisme façon vieille école.
  • Le développeur immobilier au nom onomatopesque : Atepa. Eternel jeune homme bien qu’entré depuis longtemps dans sa septantaine. Le plus Doomou Ndar des Diolas. Il n’aura droit à aucun marché de l’Etat sénégalais en 2020. Purgatoire pour avoir voulu compétir pour le fauteuil de son présidentiel client Macky Sall. Mais Atepa a de la ressource : tout cela ne l’empêche pas de dire son mot sur la future ville nouvelle de Diamniadio, ni de profiter des raffinements de l’art de vivre dans sa villa face à la mer à Fann et encore mois d’empêcher les bétonneurs de corniche dakaroise de bétonner en rond.
  • Moustapha Diakhaté, prétendument né en 1967 à Diourbel, soit certainement dix ans plus tôt. Tract le classe donc parmi les papys qui seront en forme en 2020. Il continuera de distiller les mauvais points au régime de son ex-patron Macky Sall, en enchainant punchlines inspirées et lapalissades moins inspirées. Ce n’est pas en 2020 qu’un décret quelconque le nommera à une quelconque fonction.

Par Damel Mor Macoumba Seck 

@Tract 2019