Abidjan indique que Gbagbo « recevra son passeport ivoirien »

Le gouvernement ivoirien indique qu’il traite la demande de passeport de l’ex-président Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI), qui veut rentrer en Côte d’Ivoire.

« L’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles nous a informé de la réception d’une requête de passeport de service. Le dossier est en cours de traitement auprès des autorités compétentes, en commençant bien sûr par l’ambassade de Belgique  » a déclaré Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres.

M. Gbagbo a aussi introduit une requête « pour un casier judiciaire et un certificat de nationalité », des pièces administratives indispensables pour tout candidat à un mandat électif en Côte d’Ivoire, dont la présidentielle.

« C’est un Ivoirien comme tout autre. Il recevra ses documents après le traitement. C’est tout à fait normal » a souligné M. Touré.

Lundi, « après plusieurs demandes infructueuses d’établissement d’un passeport diplomatique auprès du ministère des Affaires étrangères à Abidjan, le président Laurent Gbagbo s’est déplacé ce jour auprès de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles pour introduire une demande de passeport ordinaire et d’un laisser-passer », a annoncé, dans un communiqué, son avocate Me Habiba Touré.

Le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire revêt un enjeu politique majeur, à trois mois de l’élection présidentielle. Son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), l’exhorte à se présenter au scrutin.

L’ex-président entre 2000 et 2010 a été acquitté par la CPI de crimes contre l’humanité et libéré après sept ans de détention à La Haye. La Cour examine actuellement la demande d’appel de la procureure de la Cour, Fatou Bensouda.

La CPI a refusé une demande de liberté sans condition présentée par M. Gbagbo, 75 ans, mais a cependant assoupli les conditions de sa liberté conditionnelle, l’autorisant à quitter la Belgique, où il était assigné à résidence depuis son acquittement, à condition que tout pays où il souhaite se rendre accepte de le recevoir.

M. Gbagbo a par ailleurs été condamné à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour le « braquage » de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest.

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