[ÉDITO, ET DIT TÔT] Papa Massata Diack, le parricide par désertion de devoir filial

Papa Massata Diack en mars 2017 à Dakar. PHOTO SEYLLOU. AFP Le fils de Lamine Diack supendu à vie de l'athlétisme mondial.

Le procès de Lamine Diack, ancien patron de l’athlétisme mondial, arrêté depuis le 2 novembre 2015 « pour corruption et abus de confiance » puis assigné à résidence et interdit de sortie du territoire français , a donc été ouvert le 8 juin et bouclé hier, ce jeudi 18 juin. Les procureurs du parquet national financier (PNF) ont requis quatre années de prison ferme contre l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF). Envers le fils parricide par absence, Papa Massata Diack (PMD), il a été requis une peine d’emprisonnement de cinq ans ferme.

Lamine Diack ne devait pas être le seul à la barre. En tout cas, pour la famille Diack. Le fils à… papa a été abondamment  cité dans ce procès où il devait comparaitre à titre principal pour « corruption sur fond de dopage russe et de détournement de millions d’euros des sponsors ». Mais, il aura finalement choisi le déshonneur d’être….l’absent le plus remarquablement présent dans ce procès – sprint, marathon dans la longueur de sa préparation, que Diack-père a dû endurer, seul, sans voir son fils à ses côtés, celui-là préférant se terrer, face à cette tragédie familiale, à Dakar où il a bénéficié du fait que le Sénégal, comme beaucoup de pays, n’extrade pas ses nationaux.

Papa Massata Diack, fils à… Papa Lamine, et non moins agent marketing de l’IAAF pendant tout le temps où son père aura dirigé l’instance de l’athlétisme mondial, se sera obstinément réfugié dans les jupons froufrouteux de la mère patrie Sénégal, quand les vents contraires des accusations de corruption auront enveloppé l’auteur de ses jours. Et lui. Papa Massata aura refusé de déférer devant la justice française et le parquet financier de Paris, lui, qui est sans conteste l’instigateur des mouvements de fonds corrupteurs au nom de l’IAAF. IAAF qui pour se démarquer de la tache salissante a désormais changé de nom pour s’appeler World Athletics.

Papa Massata est triplement coupable : d’abus de faiblesse sur son père qui l’a laissé faire le margoulin au nom de l’IAAF et ensuite de non-assistance à proche en danger et d’abandon de personne âgée en situation de détresse pour ne pas être venu répondre à la justice aux côtés de son père. Et assumer son rôle principal dans cette affaire de corruption. Diack père, Lamine, est coupable mais pas responsable. Diack fils, Papa Massata, est coupable, instigateur et responsable (au comportement irresponsable) dans cette affaire.

Si Papa Massata avait été là, à côté de Diack-père…la face du procès en eut été changée.

Soustrait à la justice française, PMD est resté à Dakar, suivant à travers les médias et autres réseaux sociaux le déroulement fatidique du procès de son père, en fait le sien également, sans aucun signe d’orgueil du fils qui voudra qu’on le sacrifie… Que de voir son père, faire des allers-retours pendant une dizaine de jours pour un… abattage judiciaire.

Pour PMD, le sacrifice d’Abraham auquel il aurait dû consentir en acceptant d’être l’agneau sacrificiel (lui qui aura été tout sauf un agneau dans la bergerie IAAF), pour restaurer et préserver l’honneur paternel, sera resté une légende. Et pourtant les dieux de l’athlétisme avaient pris « père » Lamine pour ami. Mais Massata lui a refusé cette considération, cette estime filiale qui est un minimum dans la culture sénégalaise.  Le fils a failli à sa mission,  il aura  eu « un comportement de voyou », pour reprendre les propres propos de Diack-père, qui aura comme tout le monde constaté le forfait impardonnable de Papa Massata : le parricide (judiciaire).

Bon sang ne saurait mentir ? PMD n’ a pas été à la hauteur de sa filiation, au sens des valeurs sénégalaises. Papa Massata, un autre fils trop gâté par son père, à l’instar de Karim Wade, que son père Gorgui Wade s’escrime à essayer de rendre présidentiable ? Il faut croire que oui. Karim Wade, qui par parenthèses, n’aura été se présenter à un procès au Canada où il estimait alors avoir été diffamé, contre Souleymane Jules Diop, que pour défendre son seul honneur et pas celui de son père Abdoulaye Wade agoni d’insultes par S.J.Diop…

Dans sa plaidoirie au dernier jour du procès, Me Simon Ndiaye,  avocat de Lamine Diack, après avoir indiqué que celui-ci souffre d’un cancer et de diabète, a imploré le tribunal de ne pas lui appliquer une sentence qui l’empêche de « finir ses jours sur sa terre natale, entouré des siens ». Au chevet de son lit de mort, Lamine Diack ne voudra certainement pas voir Papa Massata. Désormais maudit, honni et déshérité par son père , avec toute l’opinion mondiale prise à témoin. « Papa Massata, l’honneur est préférable à la gloire. Et à la fortune. De ne pas l’avoir su, vous écopez d’une sentence plus lourde que la prison : la mort sociale ».

 

Al Makhtoum Seydi, avec Damel Mor Macoumba Seck et Ousseynou Nar Gueye

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