[ÉDITO, ET DIT TÔT] – « Moustapha Diakhaté alias Niébè Ci Tchinn : La fin des haricots » (Par Damel Mor Macoumba Seck)

Moustapha Diakhaté, le mégaphone de l’APR, a donc été décroché des lampions de la tente APR : exclu, pour « propos fractionnistes ». Par une commission de discipline, dont on ne savait pas qu’elle existait. Et même si les textes de l’APR disponibles sur le site Internet du parti stipulent que c’est le président du parti qui doit prononcer l’expulsion d’un membre. Mais bon, tout ça n’est qu’arguties et pinaillages. Après son « Jury du Dimanche » de ce 19 janvier, face à l’intervieweur-accoucheur Mamoudou Ibra Kane, où Diakhaté se sera laissé aller, avec sa voix perpétuellement fâchée, de ses habituels propos peu solidaires de son parti et du président de ladite APR, la sanction n’est que naturelle. Elle n’est pas forcément juste. Toutefois, Diakhaté ne pourra pas prétendre ne pas avoir été averti. Et ce, à plusieurs reprises.

D’abord, quand en 2017, il n’a pas été mis sur la liste des députables de l’APR et de BBY, alors même qu’il était le président sortant du groupe parlementaire de la majorité présidentielle. Depuis 2017 qu’il n’était plus député, Diakhaté se complaisait à continuer à se comporter en député, adepte du « contrôle de l’action du gouvernement ». Macky aura eu beau le caser à différents postes, le cadre était trop étroit pour la langue pendue de Diakhaté. Les dents auront fibi par mordre la langue dans cette cohabitation trop intime pour être antagoniste. Après avoir été directeur de cabinet politique du président, puis après la présidentielle de 2019, ministre conseiller de Macky Sall, Diakhaté avait reçu le dernier coup de semonce avec son limogeage de ce dernier poste, il y a quelques semaines. Il est aujourd’hui radié des rangs de l’APR. Et comme avait dit Staline à propos du Vatican où le Pape de l’époque était prompt à donner des leçons au monde : « Diakhaté, combien de divisions ? « . Entendez, combien de militants ? Eh bien, pas grand monde sinon personne, n’est derrière Moustapha Diakhaté, en termes de partisans. Il n’a pas de base de militants, ni de fief politique.

Or, tout le monde ne peut se payer le luxe d’être Amath Dansokho. Ou alors, justement comme Amath Dansokho, il faut : 1) être prêt à se faire régulièrement défenestrer du régime au pouvoir pour excès de parlotes et 2) avoir son propre parti-croupion, d’où on peut jouer au catastrophiste en chef sans risquer l’exclusion jusque de son parti.

Pour avoir été régulièrement le haricot rouge au fond de la marmite brûlante et sans huile, faisant plus de bruit qu’à son tour, Diakhaté est sorti « manu militanti » de la maison APR et prié d’aller s’occuper de sa propre tambouille. Deux jours avant son expulsion des rangs de l’APR et au soir de son émission dominicale, Moustapha Diakhaté avait été comparé par le fondateur de Tract.sn, Ousseynou Nar Gueye, a un Gremlin. O.N.G ironisait, dans un post Facebook, =sur ce « désormais grand classique du cinéma (politique) sénégalais ». Il n’avait pas si tort, mais il ne savait pas encore que le film afficherait bientôt « THE END ». Le Gremlin, ce petit gentil monstre en peluche de cinéma hollywoodien, qui se multipliait à l’écran, quand il était touché par l’eau, pour donner vie à des Gremlins méchants et destructeurs, qui finissaient par f….e un bordel innommable partout où ils passaient. Sauf que pour Diakhaté, comme ces gens touchés par la grâce, lui était constamment sous l’emprise d’un caractère irascible. Il n’avait besoin d’être touché par aucune eau pour entrer en éructations. Il aura finalement subi le sort qu’on lui entrevoyait : la douche froide.

Quelle est la prochaine destination de Diakhaté ? Il a dit ne pas accepter cette éviction, dont il qualifie les auteurs (Benoit Sambou and co) à des farceurs. On attend la (levée de) sanction de Macky Sall sur cette décision. Les deux trublions de l’APR étaient Mousytapha Cissé Lo et Moustapha Diakhaté. pour Cissé Lô, on savait au moins ce qui le faisait courir : les honneurs. Il a été neutralisé dans ses ambitions excessives pour la mairie de Dakar, le khalifé général des Mourides y aidant, puisqu’il a appelé ce talibé à arrêter la compétition politicienne. Lô assagi a été reçu au palais il y a une semaine par Macky Sall. Pour Diakhaté, la résolution du cas est plus épineux : on ne sait pas ce qui le fait courir. Ce qui rend d’autant plus difficile sa réintégration dans les rangs du parti présidentiel. Réintégration qui n’est pas nécessaire, vu qu’il n’emporte que lui-même en partant pour cause d’auto-goals répétés. Ita missa est : Moustapha Diakhaté est admis à faire valoir ses droits à la retraite politique.

Damel Mor Macoumba Seck

Tract @ 2020