- Éditorial -

[ Etat d’urgence ] « Macky Sall, ne cédez pas ! » : Les pays voisins qui allègent voient un pic de contaminations

ET DIT TÔT – Tract.sn est connu pour être moyennement et même très peu « Salliste ».  Toutefois, sur son état d’urgence et son couvre-feu, Tract lui dit : « Président Sall, tenez bon! ».

Macky Sall ne doit surtout pas céder aux pressions pour alléger les restrictions de mobilité, de rassemblements et de contacts physiques sociaux.

Les États voisins du Sénégal ont commencé à alléger les mesures anticoronavirus. Le président ivoirien Ouattara a levé le couvre-feu dans toutes les régions du pays et l’a seulement maintenu pour Abidjan, depuis ce vendredi 8 mai.

Le Burkina a rouvert ses marchés à Ouaga, et ce vendredi 8 mai, sur une émission de BBC Afrique, le porte-parole du gouvernement burkinabé défendait l’allégement des restrictions.

Le Bénin de Patrice Talon lève ses restrictions demain lundi 11 mai. Comme pour imiter l’ancien pays colonisateur, la France, qui commence à déconfiner par zones, demain aussi ?

On a en tout cas du recul, avec l’exemple du Ghana,  sur ce qui peut se passer avec un allègement (trop) précoce des restrictions de mobilité, de contacts  humains et de rassemblement de foules. 2 semaines après la décision du président ghanéen de déconfiner les habitants d’Accra et Kumasi, les chiffres ont explosé. En une seule journée, 533 personnes sur les 1.300 travaillant dans une installation industrielle ont été testées positives au Covid-19. Ce qui a fait bondir d’au moins 30% le nombre d’infectés dans le pays. Selon le bilan dressé ce samedi 9 mai par les autorités sanitaires, le nombre de cas recensés dans le pays est passé à 4.263 (378 guérisons et 22 décès). C’est le total de cas le plus élevé en Afrique de l’Ouest, bien que le Ghana ait également réalisé de loin le plus de tests dans cette sous-région.

En dépit de ces chiffres alarmants, le gouvernement semble maintenir son option. Expliquant qu’avec le confinement précoce de 3 semaines, il a « acheté du temps ». Ce qui lui aurait permis de renforcer les infrastructures de santé et augmenter les capacités de test. « Nous adapterons nos solutions à nos conditions sociales, économiques et culturelles uniques », déclarait le président Nana Akufo-Addo, le 20 avril, lors de l’annonce du déconfinement. Le pays comptait alors 1.061 cas positifs.

Pour en revenir au Sénégal, le président Sall subit des pressions des dignitaires religieux pour déplacer l’heure de début du couvre-feu de 20h à 22h. Les bars qui ne sont pas accompagnés financièrement par le gouvernement sénégalais demandent à rouvrir la journée. La réouverture de l’aéroport AIBD aux vols de passagers le 31 mai, combinée à la reprise des classes le 2 juin, pourrait aussi sonner la fin du couvre-feu, et peut-être même de l’état d’urgence, y compris l’interdiction de déplacements entre régions. Ce serait une erreur. « Macky Sall, ne cédez pas ! »

Damel Mor Macoumba Seck

Tract