Accueil 2N2D-Nit Ndiaye Dof Diop Les putschistes du Tchad crachent au visage du Sénégalais Ibrahima Fall

Les putschistes du Tchad crachent au visage du Sénégalais Ibrahima Fall

Un bâtiment de l'UA, à Addis-Abeba, Éthiopie.
Un bâtiment de l’UA, à Addis-Abeba, Éthiopie. RFI/Paulina Zidi

L’Union africaine annonce la nomination d’un nouveau haut représentant au Tchad. Il s’agit du Congolais Basile Ikouébé, qui occupe déjà le poste d’envoyé spécial de l’UA à Ndjamena et qui va donc cumuler les deux postes. C’est l’épilogue du bras de fer qui a opposé l’Union africaine à la junte militaire au pouvoir, après la nomination du Sénégalais Ibrahima Fall que le Conseil militaire de transition avait rejeté.

L’affaire a débuté avec la nomination de Ibrahima Fall en avril dernier. Ndjamena refuse alors tout de suite de le recevoir en dénonçant un vice de procédure. Le Conseil militaire de transition accuse l’Union africaine d’avoir bafoué sa souveraineté en ne l’ayant pas consulté avant sa nomination ni notifié officiellement, ce que l’institution africaine réfute.

Il y a deux semaines, le Commissaire paix et sécurité de l’UA, le Nigérian Bankolé Adéoyé, avait annoncé, depuis Ndjamena, où il s’était rendu précipitamment pour tenter de mettre fin à cette crise, que ce différend était « aplani », sans plus de précisions. Tout le monde était donc dans l’expectative jusqu’à ce jeudi soir et cette note verbale du président de la Commission de l’Union africaine qui signe en quelque sorte une victoire pour la junte militaire au pouvoir au Tchad.

C’est désormais officiel : le Congolais Basile Ikouébé est nommé Haut représentant pour la transition. Il prend une double casquette puisqu’il était déjà envoyé spécial avec son siège dans la capitale tchadienne, ce qui correspond au poste d’ambassadeur de l’Union africaine. C’est lui qui à ce titre est chargé de veiller au respect de la résolution du Conseil paix et sécurité sur le Tchad.

À Ndjamena, on a le triomphe modeste. « Personne n’a gagné », a commenté le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, ajoutant que « les choses sont désormais rentrées dans l’ordre ». Mais loin des micros, de nombreux responsables de ce pays parlent d’un « véritable camouflet » pour Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine.

Pas de réaction jusqu’ici du côté d’Addis-Abeba, où un diplomate estime que tout est arrivé parce qu’ils ont fait une exception en ne sanctionnant pas le coup d’État du 20 avril 2021.