L’interview de Pape Bouba Diop en 2018 : « Je ne suis pas un héros »

Pape Bouba Diop

Papa Bouba Diop s’est éteint ce dimanche. Le Sénégalais est notamment entré dans la mémoire collective du football en marquant le but victorieux des siens contre l’équipe de France, championne du monde en titre, lors du match d’ouverture du Mondial 2002. À l’occasion du retour du Sénégal en Coupe du monde, en 2018, il était revenu pour sofoot.com sur ce moment très fort de sa carrière.

Le Sénégal fait son retour en Coupe du monde, pour la première fois depuis 2002. Ça doit faire remonter des souvenirs, notamment ton but contre la France face à Barthez…

Oui, bien sûr. C’est quelque chose qui marquera ma vie pour toujours. Quatre ans avant, en 1998, on était devant la télé. Au Sénégal, on était pour la France. Quand ils ont gagné, on était dans la rue, on jubilait. Alors quatre ans après, tu marques contre cette équipe… C’est un truc qui a marqué toute ma vie, mes enfants, ma famille. C’est quelque chose que personne n’oubliera jamais au Sénégal. J’y repense parfois, et je me rends compte que le monde du foot, c’est fou.


Tu le regardes parfois sur Internet, ce but ?

Vous aviez fait l’exploit de vous qualifier en quarts de finale. Est-ce que les joueurs de l’équipe ont gardé contact ?
Avec la génération 2002, on a joué en 2017 contre les amis d’Anelka. Un dîner de gala avait été organisé ensuite pour Afrivac (une fondation qui sensibilise la population aux vaccins, N.D.L.R.). On a fait ce match, il y avait tout le monde, Lamine Diatta, El Hadji Diouf, Pape Sarr, Habib Beye… C’était génial. Bien sûr, on garde le contact. On se téléphone, on s’envoie des messages. Et puis quand je suis au Sénégal, je les vois au restaurant par exemple.


Tu es encore considéré comme un héros au Sénégal grâce à ça, tu t’en rends compte ?

Peut-être. Je ne pense pas que je suis un héros, j’étais dans l’équipe et j’ai eu la chance de marquer. Mais c’est vrai que je retourne souvent au Sénégal, à chaque vacance, tout le monde m’en parle. Dans la rue, les restaurants, les magasins.

Oui, mon fils me le montre souvent. Il est fier de son père, donc il en parle. Quand il discute avec ses copains, il montre la vidéo en disant que son papa a marqué contre la France, contre Zidane, Henry tout ça. C’est quelque chose quand même. On a fait l’exploit.