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Ministre ‘partisan’ ? Tract vous explique pourquoi Aly Ngouille Ndiaye a raison de l’être

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L’ÉDITO DE DAMEL MOR MACOUMBA SECK – La première incongruité à laquelle le Sénégal a cédé par facilité, c’est que les élections dans ce pays ne soient plus organisées et supervisées par le ministère seul de l’Intérieur. Nous nous sommes adjoints une CENA, Commission Électorale Nationale Autonome. Après avoir eu un ONEL, Observatoire National des Élections. C’est là une reculade démocratique et une capitulation républicaine, que nous avons emprunté aux pays africains qui ont accédé aux élections pluralistes dans les années 80, souvent à la suite de conférences dites nationales.

Pourtant, nous avons eu un système multipartite, même limité,  plus  d’un quart de siècle avant ces pays frères du continent.

L’opposition dite radicale, celle qui a refusé d’aller à la présumée soupe à la grimace du dialogue national, a donc voulu marcher ce 9 mars pour demander la démission du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye. La faute du détenteur du maroquin à brodequins ? Avoir proclamé qu’il travaillait «  à faire réélire Macky Sall’’. Nous nous sommes laissé dire que Macky himself songerait à lui faire restituer ce portefeuille bâton de dynamite, après ses propos partisans, si on en croit une certaine presse. Hé bien, Tract soutient que  le sieur Ngouille, tel un baobab nain, a raison de proclamer sa baobatittude envers Macky Sall.

Les démocraties auxquelles le Sénégal devrait se comparer en 2018 et émuler à ‘tricher’ sur elles, c’est celles où il n’existe pas d’organe non étatique pour organiser ou superviser des élections. La République repose sur un pacte social. Et les ONEL et autres CENA sont la formalisation de la défiance institutionnalisée envers ce pacte social.

C’est bien un ministre socialiste qui a organisé les présidentielles de 2017 en France, cela n’a pas empêché l’ex écolier des Maristes de Dakar Benoit Hamon, candidat de ce camp socialiste, de se faire rétamer avec un piteux 6%. C’est un ministre de l’administration sortante démocrate qui a organisé les élections auxquelles Trump a triomphé, battant la championne de Barack Obama, Hillary Rodham Clinton. Le tristement célèbre Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur chiraquien qui inaugura les charters de rapatriement des émigrés africains et parlait de ‘terroriser les terroristes’, avait lui aussi organisé les élections à couteaux tirés, que perdit pourtant Chirac en 1988.  Et ce n’est pas inédit dans ces pays et d’autres, mais bien une tradition républicaine.

Les Sénégalais que nous sommes acceptent cette tartuferie d’une administration territoriale présumée partisane, peut-être parce que nous pensons toujours que si nous ne donnons pas un billet de banque pour accélérer nos formalités administratives ou éviter une contravention,  les choses n’iraient pas dans le bon sens.

Et ces ONEL- CENA n’empêchent même pas les contestations électorales. En 2007, l’opposition défaite par Abdoulaye Wade II avait édicté que les élections avaient été volé par stratagème électronique et refusé de participer aux élections législatives suivantes. Faisant de l’Assemblée nationale un croupion institutionnel. Ce qui est encore plus grave dans une démocratie que la triche électorale. Car le débat démocratique doit se dérouler dans les Assemblées entre mandants du peuple, et non dans la rue.

Cette opposition qui appelle à la démission de Ngouille n’est pas cohérente. Sinon, elle n’aurait pas accepté qu’il soit candidat aux locales pour devenir le maire apériste de Linguère qu’il est.  Non, les ONEL- CENA même ne suffisent pas. Car la CENA a été disqualifiée d’office par l’opposition dite modérée, pour superviser les travaux  du récent dialogue national.

Entre IED (Initiative pour des Élections Démocratiques) leadée par le PDS et la CORECT (Coalition pour la Régularité, des Elections, la Clarté et la Transparence) de l’autre opposition, nous ne savons plus quel acronyme et véhicule inventer pour nous faire confiances les uns les autres ! Résidu de la mentalité tièddo renforcée par les religions révélées adaptées à la sauce sénégalaise, où on ne vote pas. Mais où l’on choisit toujours par consensus, cette version molle du vote qui laisse toujours une frustration rentrée chez beaucoup de protagonistes.

Une République, cela repose sur la confiance en les mandants que l’on se donne par élection et en leur administration. La confiance aussi et d’abord qu’ils sauront s’appliquer les décisions souveraines du peuple, y compris à leur propre détriment.

Ériger la triche (électorale) en postulat de base et paradigme intangible, ce n’est pas une mentalité de pays qui travaille à se développer collectivement.

Copyright : Tract 2018 – www.tract.sn

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