Ousmane Sonko, à hue et à dia(logue) : « La parole de Macky ne vaut pas un kopeck! »

Ousmane Sonko, lors de la dernière présidentielle, en campagne électorale le 21 février 2019

Lors de sa conférence de presse, hier mercredi 29 mai, Ousmane Sonko, troisième de la dernière élection présidentielle avec 15,67% des voix, s’est attaqué frontalement à Macky Sall, critiquant ses choix politiques et le « simulacre » de dialogue national lancé mardi par le chef de l’État.

En français, puis en wolof, Ousmane Sonko s’est exprimé durant plus d’une heure, mercredi, depuis son QG. Précis, il a multiplié les attaques contre Macky Sall et les arguments pour expliquer pourquoi il rejetait le dialogue national lancé mardi par le président sénégalais.

« La parole de Macky Sall ne vaut pas un kopek, a lancé celui qui est arrivé troisième lors de la dernière présidentielle. On va mettre de l’argent pour satisfaire les desiderata et le projet funeste d’un homme. On ne parle pas de la gouvernance dans ce fameux dialogue. Ce dialogue est une manœuvre pour se décharger de la situation catastrophique du pays. »

Pour Ousmane Sonko, les partis d’opposition qui ont accepté la main tendue du président Macky Sall ont perdu leurs capacités à jouer leur rôle politique. « On s’oppose ou l’on est avec Macky Sall, a-t-il prévenu. Vous ne pouvez pas avoir aboyé il y a quelque temps, et être les premiers à vous bousculer ! Ils sont tous heureux de serrer la main du président. »

Comme il l’avait fait au lendemain de la présidentielle, Ousmane Sonko appelle donc les électeurs à le rejoindre et le soutenir. « Nous rejetons ce simulacre et appelons les forces politiques et citoyennes patriotiques. Nous proposons un dialogue franc, profond, sincère avec le peuple », a-t-il déclaré. «Nous ne participerons pas à cette mise en scène. Nous considérons que c’est une mise en scène rocambolesque. Nous n’y participerons pas. Mais à la place, nous proposerons au peuple de dialoguer avec lui. Parce que le véritable dialogue doit se faire de façon permanente avec ce peuple qui souffre. Qui souffre de l’incompétence, du manque de patriotisme, d’intégrité et de probité d’une élite politique », a-t-il martelé.

Face au silence des autres opposants, notamment Idrissa Seck et les responsables du PDS, Abdoulaye Wade et son fils Karim, Ousmane Sonko s’est clairement engouffré dans la brèche pour se présenter comme le leader principal de l’opposition. Réussira-t-il son OPA ?