Pour la reprise des championnats pros, on ne joue pas « France jeu »

Jeudi, le Premier ministre français  a écarté toute reprise des championnats de sports professionnels, dont la Ligue 1. Une décision qui différencie la France de ses voisins, comme l’Allemagne, l’Angleterre et l’Italie, où la compétition a déjà repris ou va bientôt reprendre.

Les footballeurs de Ligue 1 ne refouleront pas les pelouses cette saison. Jeudi, en annonçant la deuxième phase du déconfinement, le Premier ministre Édouard Philippe a écarté l’hypothèse d’une reprise des championnats de sports professionnels, et donc de celle du championnat français, notamment réclamée par le président de l’Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas. La France adopte donc un chemin différent de ses voisins européens, alors que le championnat allemand a déjà repris, et que l’Angleterre et l’Italie, tout comme l’Espagne, ont d’ores et déjà fixé une date de retour à la compétition.

En Angleterre, la reprise aura lieu le 17 juin avec notamment le choc Manchester City-Arsenal. En Italie, les matches reprendront le 20 juin, tandis que les autorités espagnoles ont donné leur feu vert pour jouer dès le 8 juin.

 

« On est en France, la culture n’est pas la même »

Consultant d’Europe 1, Alain Roche craint que cette absence de reprise en France n’ait de lourdes conséquences pour les clubs français. « Le gouvernement a permis aux gens de repartir au travail, mais ne le permet pas aux footballeurs », s’agace-t-il, prévenant que des clubs « vont être en grandes difficultés financières ». Mais, ajoute-t-il, « on est en France. La culture n’est pas la même que dans ces pays européens où le football est roi ». Et de conclure : « Mais c’est vrai que par rapport à tout le monde, c’est navrant ».

 

« Quand on fait du football professionnel, ce n’est pas à huis-clos », réagit l’UNFP

 

Mais du côté du syndicat des joueurs, on observe avec beaucoup de mesure la reprise des championnats, notamment en Allemagne. Pour Philippe Piat, président de l’UNFP, il est plus raisonnable d’attendre. »Ce n’est pas sérieux, parce que quand on fait du football professionnel, ce n’est pas à huis clos, pas à moitié avec les hôtels qui ne sont pas ouverts. Si on reprenait maintenant, cela serait juste du remplissage », assure-t-il.

En attendant, les joueurs, qui pouvaient jusqu’à présent réaliser des séances individuelles, vont, dès le 2 juin, pouvoir reprendre l’entrainement collectif.

Tract (avec médias)