Une rue de la deuxième ville de France portera le nom dune victime comorienne de crime raciste

Tract – Marseille, la deuxième ville de France, va donner le nom d’une de ses rues à Ibrahim Ali, adolescent franco-comorien tué en 1995 par un colleur d’affiches du parti d’extrême droite, le Front National, à l’endroit où le crime raciste a eu lieu.

« En faisant cela, on dit à ces jeunes des quartiers (défavorisés, ndlr), « on a corrigé, on a réparé une anomalie, un pan de l’histoire de Marseille qui était écrasé » », a déclaré mercredi à l’AFP la maire adjointe de Marseille (parti socialiste), Samia Ghali.

Un rond-point portait déjà le nom d’Ibrahim Ali mais l’ancienne majorité, dirigée pendant 25 ans par Jean-Claude Gaudin (LR, droite) n’avait jamais donné son nom à une rue malgré les demandes incessantes de ses proches notamment.

Ce sera désormais la très longue avenue des Aygalades, qui traverse les quartiers déshérités du 15e arrondissement, qui portera le nom d’avenue Ibrahim Ali.

Jusqu’à présent, seule une simple plaque figurait sur cette avenue à l’endroit où l’adolescent de 17 ans avait été tué dans le dos après avoir été pris pour cible à une quarantaine de mètres de distance, alors qu’il courait pour attraper son bus. Avec quelques camarades, Ibrahim Ali sortait d’une répétition de rap.

Lors de leur procès en 1998, les trois colleurs d’affiche avaient tous été condamnés à de la prison: 15 ans pour le meurtrier, Robert Lagier, 10 ans pour Mario d’Ambrosio, dont les tirs n’avaient pas atteint Ibrahim Ali, et deux ans pour Pierre Giglio, qui portait lui aussi une arme mais n’avait pas tiré.

Le délégué général du Front national de l’époque, Bruno Mégret, avait invoqué « une légitime défense dans l’esprit ».

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